1. Généralités
1.1. Fabrication de cordes par tressage
Une tresse est un assemblage de paquets de fibres (au moins trois) selon un schéma répétitif. Les différentes mèches de fibres passent alternativement au-dessus ou au-dessous des autres. Le croisement des mèches se fait à angle droit (ou presque), et offre un schéma de damier oblique. Au fur et à mesure de la consommation des fibres, on prolongera chaque mèche. La tresse sera continuée jusqu'à obtention de la longueur désirée.
Le terme de tresse s'applique à tous les objets réalisés selon cette définition. On rencontre des tresses plates comprenant un nombre de mèches compris entre 3 et l'infini, mais aussi des tresses circulaires, carrées, cylindriques, tubulaires etc.
Le travail se déroule comme suit : le brin gauche est passé sur le brin voisin, et au-dessous du suivant. On procède ainsi jusqu'au dernier brin. Le brin ainsi traité est laissé en dernière position. On fait ensuite de même avec le second brin, devenu pour l'occasion le premier On répète à l'envie ce travail.
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Fig. 1. tresse
à trois brins.
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Fig. 2, tresse
plate à sept brins, tresse cylindrique à huit brins.
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Je formulerais quelques remarques au sujet des tresses
1.Les tresses plates (les plus courantes) présentent une section rectangulaire, ce qui les rend peu pratiques à manipuler et leur donne une mauvaise tenue dans la main (lors de traction par exemple). Inconvénient supplémentaire il est difficile de nouer une tresse plate; sa section rectangulaire ne permet pas certains nœuds, tandis que d'autres glissent.
2. On peut taire des rapprochements entre le tressage, la vannerie, et le tissage. Dans les techniques classiques de tissage et de vannerie, on entrelace les fils ou les tiges en deux axes perpendiculaires :
Le fil de trame (ou le brin d'osier en vannerie) passe donc alternativement dessus puis dessous tes fils de chaîne (ou les montants en vannerie).
La tresse, elle, n'utilise qu'une sorte de brins qui seront alternativement fils de chaîne ou fils de trame. (l'identicité de schéma apparaîtra en diagonale sur les tresses comportant plus de trois brins)
Fig. 3, vannerie, tissage, tressage dans les trois techniques, les fibres passent alternativement devant puis derrière d'autres fibres.
3. Il est plus fastidieux de tresser que de corder par torsion puisqu'il faut toujours veiller à respecter l'agencement des fibres, ce qui devient complexe dès que l'on dépasse plus de trois brins.
4. Le tressage est surtout une technique décorative. Les différents types de tresses permettent en effet d'obtenir de très beaux effets en mariant des fibres d'aspects ou de couleurs différents.
5. Actuellement, beaucoup de reconstitutions de cordages sont faites partressage alors que de nombreux exemplaires de cordes et ficelles exhumées en milieu anaérobie (les pallaffites par exemple) témoignent de la connaissance des techniques de torsion. A ma connaissance, le plus ancien exemple de cordage connu a été retrouvé dans le puits de la grotte de Lascaux. Il s'agit d'une corde constituée d'un retors de 3 torons. Preuve que, très tôt, nos ancêtres avaient mis au point les cordages tels que nous les connaissons.
A l'usage, on constate aussi qu'il est plus tache et plus rapide de faire un retors qu'une tresse.
1.2. Fabrication de corde par torsion
Dans ce mode de fabrication les fibres sont groupées parallèlement et tordues ensemble de manière à former des fils qui sont retordus ensemble formant ainsi la corde. A L'opposé de la tresse où les mèches de fibres se croisent, les torons dans ce cas-ci, sont placés en une spirale dont le centre est celui de la corde. (Nous verrons plus loin que cette structure se répète à chaque étape, depuis la fabrication d'un fil simple jusqu'aux cordes les plus grosses).
Fig. 4, corde retordue.
C'est à ce mode de cordage que nous nous attacherons particulièrement puisque c'est de ce type qu'étaient la quasi-totalité des cordages avant la production industrielle, quoique récente, des cordes tressées du type de celles utilisées en montagne