LA FABRICATION DE CORDES 2/4

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2. Anatomie d'une corde

 

Avant de voir le mode de fabrication d'une corde, je propose d'en disséquer une pour distinguer les différents éléments qui la constituent. On se rendra ainsi mieux compte de l'effet des torsions successives, et de leur raison d'être.

2.1. Observons une corde.

Remarque préliminaire : L'usage d'un morceau de corde d'au moins 8 millimètres de diamètre et de +130 cm de longueur peut-être utile. En effet l'observation d'un échantillon que l'on pourra

Décortiquer en suivant les explications rendra la compréhension plus facile.

2.1.1. Une corde fabriquée par torsion de fibres présente l'asDect suivant

Cette corde présente un certain nombre de torons qui sont enroulés comme un escalier en colimaçon autour d'un axe qui peut être imaginaire ou une âme (elle même constituée de fibres ou de fils).

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Fig. 5, corde complète.

2.1.2 Enlèvement d'un toron.

Un des torons constitutif de la corde peut être enlevé. Pour cela il est nécessaire de le soumettre à une torsion et de l'extraire de son logement. La corde ainsi amputée présente en négatif la trace du toron disparu.

Fig. 6 le toron enlevé et son empreinte négative sur la corde.

2.1.3. Constitution du toron.

Ce toron peut à son tour être défait, pour cela faudra le soumettre à une torsion. Celle-ci sera inverse de la torsion qui a été donnée pour extraire le toron de la corde. Le toron laissera voir selon les cas, des fibres brutes, des fils des retors.

Fig. 7, Enlèvement de fils du toron

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Remarque : Dans le cas de fils simples, ou de retors on pourra continuer plus loin la décomposition jusqu'à obtenir les fibres brutes. Mais chaque fois on opérera en imprimant une torsion qui sera opposée à la torsion de l'étape précédente.

2.1.4 Obtention des fibres.

Poussée à la dernière extrémité, la destruction de la corde fournira les fibres de base qui ont servi à sa construction. Celles-ci auront l'aspect d'une botte de fibres rangées parallèlement en un long ruban lâche.

2.2. Théoriquement la fabrication se fera comme suit :

2.2.1. Fabrication de fils

En tordant un paquet de fibres, on rapproche toutes les fibres constituant de la mèche. On crée ainsi des frottements entre elles, leur permettant de mieux répartir entre toutes les efforts appliqués aux extrémités de la mèche. Une mèche de fibres étirée et tordue dans un sens est appelée en filature un fil simple La torsion donnée au fil met les différentes fibres en contact, mais n'a rien de définitif. Si l'on relâche la tension sur les extrémités, le fil se détordra partiellement et perdra une bonne partie de sa résistance mécanique. La torsion appliquée à une mèche pour former un fil pourra être en sens horlogique (torsion en Z), ou en sens antihorlogique (torsion en s).

 

Fig. 8, les 2 sens de torsion possibles pour la fabrication de fils simples et de cordes. A gauche la torsion en S qui se fait en sens antihorlogique aussi appelée torsion à gauche. A droite la torsion en Z qui se fait en sens horlogique aussi appelée torsion à droite.

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2.2.2. Le retors des fils.

La technique du retors permet de compenser les inconvénients de la torsion simple. Un retors sera composé de plusieurs torons composés de fils simples (au moins deux) qui seront tordus entre eux en sens opposé à leur torsion propre. Le retors obtenu gardera sa cohésion au repos et tes caractéristiques mécaniques acquises en cours de fabrication.

fig. 9, retors Z de deux fils S.

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Le sens de torsion des fils de base (qui sera identique pour tous tes fils composant le retors) conditionnera le sens de rétorsion. Ainsi on ne pourra retordre des fils S qu'en Z (des fils Z ne pourront être retordus qu'en S).

Un retors sera caractérisé par la description des torsions qui lui ont été données (exemple SZ (fil S retors Z) ou ZS (fil Z retors S)), et par l'importance de celle-ci (nombre de torsion par cm de corde). Plus la torsion sera importante plus la corde sera solide, et rigide.

Un retors pourra être composé de plus de 2 torons. L'ajout d'un troisième toron à une corde double presque la solidité de celle-ci (par ajout de nouvelles fibres, mais surtout par l'augmentation des interactions entre les torons et au niveau des libres composant chaque toron)

- Le nombre de torons peut être infini. Pratiquement on se limite à 6 torons pour des questions de facilité de fabrication et de manipulation de l'objet fini.

- Une corde de plus de 2 torons à une section plus proche du cylindre qu'une corde à deux torons, ce qui en rend la manipulation plus agréable, et permet des réalisations particulières (les épissures par exemple)

2.2.3. Remarques

1. On pourra de même retordre un retors (pour obtenir 3, 4 ou plus étages de torsions successives), à la seule condition de toujours maintenir l'alternance des sens de torsions successives (SZSZ ou ZSZS). Pratiquement on dépassera rarement te stade de 2 torsions successives, pour des questions de facilité et de vitesse de fabrication.

2. En corderie, on constitue des cordes de 2, 3 ou 4 torons. Ces cordes à 5 torons et plus seront assez rares (exception faite des câbles d'acier, ce qui sort de notre propos)

3. Chacun des torons peut être composé de fibres brutes de fils (parfois en grand nombre) ou de plusieurs retors, suivant ce que ton attend du produit fini (diamètre et solidité)

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