Fabrication arc en if retour menu

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If taxus baccata

Réalisation

Extrait du livre Arc et Flèche, fabrication et utilisation au néolithique.
Avec l'autorisation de l'éditeur.
Auteur, Jürgen Junkmanns.

webmaster@pfeil-bogen.de

Editions Musée SCHWAB,Bienne.
http://www.biel-bienne.ch/

Contact: madeleine.betschart

 

Cette première étape achevée, nous pouvons en conclure qu'il est impossible de travailler le bois d'if même vert, à la hache en os ou en bois de cerf, et, secondement, que les traces observées sur les ébauches néolithiques indiquent qu'on utilisait des haches pourvues d'un tranchant particulièrement marqué. Il reste à définir s'il s'agissait de la hache de pierre conventionnelle, au tranchant peu acéré, ou s'il faut prendre en compte d'autres matériaux. On évoquera la néphrite, beaucoup plus dure et résistante, et qui peut donc être polie de manière à lui conférer un tranchant particulièrement affûté. On peut aussi concevoir l'utilisation de haches en cuivre, du fait que toutes les ébauches d'arcs néolithiques découvertes à ce jour se placent dans une phase relativement tardive du Néolithique, lors de laquelle le travail du cuivre n'était pas inconnu, bien qu'encore peu pratiqué.

 

Retrouver les gestes des constructeurs d'arcs néolithiques.

Huit jours après la mise en forme de l'ébauche, Je bois a perdu plus de 30% de son poids par évaporation. Dés lors, il va rester pratiquement stable. Avec ses 530 g, la pièce est déjà bien sèche, dure et sonore lorsqu'on la frappe. Malgré nos craintes, elle n'a pas subi de déformation latérale durant le séchage.
L'arc est achevé 10 jours après la mise en forme de l'ébauche, ou 15 jours après que l'arbre a été abattu. Lors de la première étape de travail, nous nous étions déjà bien rapprochés des proportions définitives de l'arc, et nous poursuivons la réduction de la pièce en la raclant avec des éclats de silex, encore plus efficaces lorsqu'ils sont brisés en deux (images 16 à 20). Plus l'éclat est lourd, plus le travail avance rapidement. L'amincissement des branches de l'arc repose sur la seule estimation de l'artisan. Le plus grand danger de gâcher un arc est qu'il se fracture Il est donc indispensable de répartir la courbure de manière régulière sur l'ensemble de l'arc. Dès le Moyen Âge au plus tard, on utilisait dans ce but une planche munie d'encoches servant à augmenter progressivement la tension. Les constructeurs d'arcs néolithiques ne connaissant pas de telles méthodes, ils devaient sans doute demander à un compagnon de tendre l'arc afin d'en estimer la flexion. Les parties trop épaisses qui pouvaient entraver l'harmonie du mouvement devaient être amincies, afin de dessiner une courbe parfaite.

 

Séchage, mise en forme par raclage
avec des éclats de sile,
et premiers tests de flexion.

 

 

 

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