Le processus de formation des silex
(Extrait : "La matiére et l'esprit" Francois FRÖHLICH - Edition DU MAY)
LLa forte concentration en
silice faisait que la cristallisation s'amorçait en une infinité de germes
cristallins de quartz, juste sur le fond des mers, dans cette étroite zone
de transition entre le milieu liquide de l'océan et le milieu solide du sédiment
qu'est l'interface eau - sédiment. De tous petits cristaux, de taille bien
inférieure au millième de millimètre, assuraient leur croissance sur les cristaux
de calcite du squelette des foraminifères et des coccolithophoridès.
Ces très fines cristallites se développaient les uns après les autres, les
uns sur les autres, en un empilement respectant à courte distance une même
orientation cristalline. Cet assemblage de piles de très fines cristallites
de quartz, qui donne l'apparence d'un assemblage de fibres plus ou moins bien
individualisées, forme ce qu'on appelle la calcédoine.
La calcédoine a une propriété singulière : non seulement elle se développe dans les sédiments calcaires, remplissant totalement les vides laissés entre les grains, mais sa croissance cristalline se fait au détriment de la calcite qu'elle corrode et remplace point par point. Les squelettes de foraminifères que ces protozaires avaient de leur vivant construits en calcite se transforment en silice. Peu a peu, c'est toute la masse de la boue crayeuse qui est transformée en calcédoine, comme le milieu est isotrope, la masse de calcédoine s'étend dans toutes les directions et à la même vitesse.
La croissance cristalline est très lente et, pendant qu'elle s'effectue, la craie continue de se déposer à raison de quelques millimètres par siècle. Peu à peu, l'objet en formation s'éloigne de l'interface nourricier, les échanges de substance se ralentissent puis cessent lorsque l'enfouissement est trop important, de l'ordre de quelques dizaines de centimètres.
Le rognon de silex est alors achevé dans sa forme définitive à tendance sphérique, avec son cortex blanc, plus ou moins épais, résultant de l'accumulation à sa périphérie, où elles ont été repoussées lors de la croissance, des impuretés trop grosses ou inassimilables par la calcédoine la matière organique notamment, qui se dégrade rapidement et disparaît en laissant un réseau de très fines cavités, le cortex blanc.