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Histoire du silex II/IIIIpage suivante 3/4
calcédoine élément constiuant du silex

Le processus de formation des silex
(
Extrait : "La matiére et l'esprit" Francois FRÖHLICH - Edition DU MAY)

Si le Crétacé est l'époque de la craie c'est aussi celle des silex, la roche de silice par excellence.

La croûte continentale hercynienne, rabotée par l'érosion et émergeant alors des rives de la mer, porte une végétation luxuriante qu'un climat chaud et humide a favorisée. Là, à 44 degrés 57 minutes de latitude Nord 5 000 kilomètres au nord de l'équateur, se trouve une forêt amazonienne. C'est une très grande partie des terres émergées qui est alors soumise au climat chaud et humide. Des sols rouges, de profonds profils d'altération se sont établis, au sein desquels est produite en grandes quantités la kaolinite. L'humidité et le relief de la croûte continentale créent les conditions d'un bon drainage, favorisent l'altération et entraînent vers la mer le silicium dissous.

Ces bassins marginaux, mais aussi l'ensemble des océans, reçoivent d'énormes quantités de silice. Or, les diatomées (algue unicellulaire possédant un squelette externe rigide constitué de silice) font défaut dans la productivité planctonique de cette période du Crétacé supérieur. Elles n'existaient pas avant le Crétacé inférieur où l'on n'en trouve les toutes premières traces qu'exceptionnellement. Ce grand groupe de végétaux, si diversifié à l'époque actuelle où il a acquis une place de premier plan dans le bilan de la productivité primaire et dans la chaîne alimentaire, était presque totalement absent au Crétacé. Le cycle externe du silicium s'effectuait alors sans ce maillon aujourd'hui essentiel, et le peu d'importance des éponges siliceuses et des radiolaires ne compensait pas cette lacune, sans la ponction organique, les apports massifs de silicium à l'océan ne pouvaient que produire des excédents.

La teneur en silice des eaux marines au Crétacé supérieur était donc bien supérieure à ce qu'elle est aujourd'hui, et vraisemblablement proche de la saturation. Ces eaux étaient ainsi tout naturellement à même d'assurer la croissance cristalline de silicates, argiles et zéolites, et surtout de minéraux de silice.

 

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